mardi 16 septembre 2014

Ecrivains, pourquoi (et comment) les maisons d’édition refusent vos livres

Au regard du nombre de décisions prises, la principale activité d’un éditeur n’est pas de publier, mais de refuser de publier. La quête d’un éditeur est souvent très laborieuse, comme certains d’entre vous peuvent en avoir fait l’expérience. C’est le cas de l’auteur Maginhard, qui s’est amusé à compiler sur son blog une centaine de lettres de refus de son manuscrit, avant d’être publié dans une maison d’édition belge.
En moyenne, un seul livre sur 6 000 est publié. Nous avons tenté de comprendre pourquoi un roman était refusé.

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Le fonctionnement d’un comité de lecture


Avant la publication, le premier roman devra passer la sélection des comités de lecture (pour les plus grosses maisons d’édition) ou d’un réseau de lecteurs.
Pour les plus petites maisons d’édition, c’est l’éditeur qui reçoit les livres et les sélectionne. C’est le cas d’Alma-Editions, qui publie seulement dix-sept livres par an. Sa directrice littéraire, Catherine Argand, nous a expliqué le cheminement des manuscrits.
Sa maison d’édition peut recevoir jusqu’à cinq livres par jour. Une première sélection des manuscrits se fait par un stagiaire (souvent diplômé d’un master d’édition). Les repêchés sont alors lus par les éditeurs, qui procèdent à un nouvel écrémage.

Lecteurs payés à la pièce

Lorsqu’il existe un comité de lecture, il peut être constitué de cinq à quinze membres, parfois plus. Les lecteurs du comité lisent les livres, les annotent et marquent leur jugement sur une fiche dédiée au roman. Tout y est inscrit : du refus à l’étonnement. Catherine Argand :
« De manière générale, les lecteurs sont payés à la pièce. Ils ont un QCM à remplir au sujet du livre. Par exemple, ils mettent une note à l’action du personnage, la trame de l’histoire, etc. »
En fonction de la taille des maisons d’édition, les membres du comité peuvent se réunir une fois par semaine ou une fois par mois. Durant ces sessions :
« Ils défendent le livre pour lequel ils ont eu un coup de cœur et qu’ils souhaitent voir publié. Si le lecteur a réussi à convaincre les autres lecteurs, on effectue alors une deuxième lecture du livre, puis il passe entre les mains des éditeurs. »

« C’est pas mal, mais plutôt pour Flammarion »

Dans son livre « Petits bonheurs de l’édition » (La Différence), l’auteur Bruno Migdal, lecteur-stagiaire à 42 ans, décrit le service des manuscrits des éditions Grasset. Il relate cet engouement lorsqu’il s’agit de défendre un livre qui a su attirer ses faveurs :
« Mon éditeur estime que c’est pas mal, franchement pas mal (je ne lui apprends donc rien) mais plutôt pour Flammarion ou Julliard ; il ira tout de même jusqu’à le proposer en comité de lecture, où il sera finalement boulé d’un revers de main. »
Catherine Argand n’a jamais véritablement apprécié les comités de lecture. Elle trouve en effet étrange de confier son choix de livre à une personne tierce : « Mon choix ne sera jamais celui d’un autre éditeur. » Tout est une question de goût.
Bien sûr, le point de vue du lecteur entre en compte. Catherine Argand sait qu’il existe une marge d’erreur possible sur ce qui peut être un bon ou un mauvais manuscrit. « C’est la même chose qu’un professeur qui va noter une copie de fac. »

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Pour quelles raisons refuse-t-on un livre ?


Selon Catherine Argand, beaucoup d’auteurs se trompent de maison d’édition et confondent trop souvent l’écriture et l’expression :
« Parfois, c’est assez comique ce que l’on peut recevoir par La Poste. Le problème aujourd’hui est qu’il existe trop de gens qui écrivent plutôt qu’ils ne lisent. C’est l’effet Marguerite Duras. »
Pour Catherine Argand, il existe plusieurs raisons qui expliquent le refus d’un livre :
« On ne peut pas publier quelqu’un qui fait l’apologie du crime par exemple, ou qui utilise beaucoup de stéréotypes dans ses romans. Une fois, j’ai pu lire dans un livre : “Sa silhouette de déesse profilait le long du soleil couchant...”
Il existe également beaucoup trop de pensées uniques, type : les riches sont méchants et les pauvres sont gentils. Parfois, les livres manquent tout simplement de singularité, d’originalité ou le vocabulaire utilisé est très pauvre. »

« On ne publie que dix livres, le vôtre est le onzième »

Voici différentes raisons avancées par plusieurs maisons d’édition pour justifier le rejet d’un manuscrit :
  • le roman « ne correspond pas à la ligne éditoriale de la maison d’édition » ;
  • il ne correspond pas aux « critères de qualité requis pour la publication d’un livre : on y note alors l’insuffisante maîtrise d’une écriture, sa banalité, son absence de rythme, de singularité. De trop lourdes maladresses » ;
  • il faut qu’il y ait « un consensus autour du livre lu : il faut que quelque chose dans l’histoire du livre accroche les différents membres du comité de lecture » ;
  • « certaines maisons d’édition ne publient que dix livres par an », le vôtre était le onzième ;
  • l’histoire que vous racontez est passée de mode : certains auteurs pensent que s’ils écrivent un livre avec le même scénario que le best-seller précédent, il sera publié ; c’est faux.
Un éditeur me raconte « qu’après le succès des “Bienveillantes” de Jonathan Littell, on a reçu plein de livres qui avaient le même sujet. Or, ce type de synopsis avait déjà été publié, donc on a décidé de passer à autre chose ». Inutile de copier les confrères donc.
Pour avoir une chance d’être publié, « un écrivain doit avoir une voix. Un romancier, c’est quelqu’un qui aura un autre regard que le vôtre et saura vous surprendre. Il faut une atmosphère dans le roman, une singularité », rappelle Catherine Argand.

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Comité de lecture : les copains d’abord


Pointés du doigt par les écrivains qui ne parviennent pas à se faire publier, les membres des comités de lecture ont mauvaise réputation. On leur reproche leur manque de légitimité à lire un livre, on suppose également qu’ils ne lisent pas les livres qu’ils reçoivent. La constitution même de leur comité de lecture apparaît opaque.
Dans son « journal de stage », Bruno Migdal se moque avec gentillesse de ses collègues de travail, eux aussi lecteurs-stagiaires :
« Le premier est entré par l’entremise du fils d’un des éditeurs de la maison, la tante du second exerce chez Gallimard.
Il y a aussi les livres qui circulent sous le manteau pour qu’ils soient lus avec plus d’attention :
‘Un manuscrit recommandé par Edmonde Charles-Roux, avec un intimidant papier aux armes de l’Académie Goncourt. Le jeune protégé est un éminent spécialiste des relations bilatérales franco-afghanes : à aborder avec discernement, donc.’
Le recrutement des différents membres du comité de lecture a changé. Un éditeur d’une grande maison d’édition parisienne me confie qu’à une certaine époque, ‘ il y avait des journalistes, des écrivains, et d’autres personnes non médiatiques ’ qui pouvaient intégrer le fameux cercle fermé des comités de lecture, ‘juste parce qu’ils avaient un curriculum vitæ très prestigieux’.
Aujourd’hui, on ‘ s’est recentrés ’. Ainsi, pour recruter un membre d’un comité de lecture, on fonctionne désormais par cooptation. Un article de Lexpress.fr s’en était déjà fait l’écho :
‘ On fait plus attention aux connaissances que la personne peut avoir du monde de l’édition, donc on choisira plutôt d’anciens éditeurs, des critiques, et des auteurs qui ont déjà été publiés.’
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Sarah Pinard | Rue89 


samedi 13 septembre 2014

Κάτι παραπάνω από ένα ΕΥΧΑΡΙΣΤΩ

Τελικά ήταν κάτι παραπάνω από ένα απλό ευχαριστώ. Έγιναν συνήθεια οι στείρες φράσεις του τύπου merci bien, je vous en prie, c'est moi madame / monsieur, merci infiniment, au plaisir, μπλα μπλα μπλα. Μια ευγένεια που μένει χωρίς συναισθηματικό αντίκτυπο και ας είναι πάραυτα αυτοσκοπός.

Αυτό το ευχαριστώ εκείνη τη μέρα στη μέση του δρόμου είχε μέσα του κάτι μυστηριώδες όμορφο. Σαν να ειπώθηκε για να πλησιάσει τον Αλλον, για να συσχετιστεί με τον Άλλον, για να γνωρίσει τον Άλλον και ας μην μας το επέτρεπε ο χρόνος, η συνθήκη και πιθανά η μοίρα. 
Ένα ευχαριστώ που βρήκε από την πρώτη κιόλας συλλαβή το δρόμο, τον σκοπό και την χρησιμότητα του. Ένα ευχαριστώ που χωρίς να χρειαστεί να μεταφραστεί στην μητρική μου γλώσσα γέννησε μυριάδες εικόνες, προκάλεσε τοκετό αναμνήσεων και μια ζεστασιά, μητρική θα την έλεγα, εθνική, συλλογική και ασυνείδητη. 

Με ρώτησε κάτι. Ηλικιωμένος κύριος έψαχνε κάποια υπηρεσία. Δεν είχα απάντηση, ζήτησα συγνώμη για αυτό. 
Merci ma fille, μου απάντησε.

Δεν είναι οι λέξεις που ενώνουν αλλά η ψυχική τους ένταση στην έκφραση. 





Un café Grec en 8 étapes par Vincent Corlaix

Voici un petit tutoriel(1) pour vous permettre de réaliser chez vous tous seul un vrai café grec. Vi, vi !
Allez, on attaque…

Tout d’abord, il faut vous munir de quelques accessoires :
  • Une gazinière tout ce qu’il y a de plus commun
  • Une casserole à café (grecque ou turque)
  • Un paquet de café moulu très très fin (grec ou turque)
  • Du sucre
  • Une cuillère
  • Une très petite tasse, genre tasse à expresso
La casserole et le café peuvent être difficile à trouver selon où vous habitez. Mieux vaut chercher dans une épicerie orientale. A Aix par exemple on a trouvé le tout au Panier d’Orient.

Pour faire son café grec, une fois tout ceci réuni, voici comment procéder.

mettez dans la casserole une bonne cuillère à soupe rase mais bombée de café par tasse, inutile d’en mettre trop, sinon ça risque de ne pas être buvable.

ajoutez le sucre, dans la quantité désirée. Pour un café peu sucré (sketo), une cuillère à café rase suffit. Pour un café moyen (metrio), une cuillère à soupe, pour une attaque cardiaque (gliko) autant que vous voulez. Un grec non sucré est conseillé uniquement aux accrocs en phase finale.

ajoutez l’eau. Il suffit simplement de mettre une tasse d’eau par tasse à café à faire. Surtout ne mélangez pas la casserole. C’est en bouillant que le café se mélangera.

faites bouillir. Cette étape est à surveiller de près pour la simple raison que la quantité d’eau est généralement si petite que le temps d’ébullition est très court (à moins que vous ne vous lanciez dans un café pour 10). Petit secret de fabrication : lorsque le café commence à monter et se sauver, retirez la casserole du feu et attendez qu’il retombe. Une fois calmé, replacez la casserole au feu et attendez qu’il remonte. Lorsqu’il se sauve à nouveau, coupez le feu. Votre café est presque prêt !

Voilà, il ne reste plus qu’à verser tant que c’est chaud. Versez sans ménagement et assez rapidement.

Maintenant c’est l’étape grecque à proprement parler. Il faut attendre.

Hé oui, vous avez du vous rendre compte que le café grec n’est pas filtré. I faut donc attendre que le marc retombe au fond de la tasse avant de …

déguster le café. Vous pouvez tremper les lèvres de temps en temps pour savoir s’il est assez reposé, vous sentirez tout de suite s’il est bon ou pas. En moyenne on dira une à deux minutes avant de se régaler. L’autre difficulté consiste à le boire doucement et en tâchant de remuer la tasse le moins possible. En général pour ce café la règle de politesse consistant à ce que ce soit l’aliment qui vienne à la bouche et non l’inverse n’est pas très vrai. En effet c’est plus sûr et pratique dans ce cas de se courber pieusement sur la tasse pour ne pas la remuer. Et puis finalement…

savoir s’arrêter. Le café n’étant pas filtré (oui je me répète) le marc est donc au fond de la tasse. Le but du jeu est de savoir quand on a terminé de boire le café avant d’attaquer la couche sédimentaire peu agréable. C’est tout un art et ça… seule l’expérience fera la différence ;)

Voilà. C’est pas sorcier le café grec. Et pis c’est bon. Et comme ça se boit lentement, ça devient une vrai pause où on ne fait rien d’autre que goûter l’amertume sucrée du breuvage au rythme d’une vie toute méditerranéenne. Un truc qui nous manque, ici…
  1. compatible mac/pc, Internet Explorer et la plupart des gazinières actuelles []