XI. Le messager silencieux
P. 185 éditions: "J'ai lu"
- Europe, dit-il.
L'homme le regarda avec un sourire admiratif. Plusieurs visages s'étaient tournés vers lui. Il sentit que la conversation allait se répandre comme une maladie, tout autour de lui, et qu'il ne pouvait plus rien y faire.
Le voisin de celui qui avait posé la première question lui demanda alors s'il était vrai qu'il faisait froid là-bas. Et Salvatore Piracci se rendit compte que tous ceux qui avaient entendu la question attendaient la réponse avec impatience.
-Trop froid, répondit-il.
(....)
Alors, lorsqu'un jeune homme à lunettes lui demanda s'il y avait du travail chez lui, il répondit en articulant chaque mot et en répétant :
-Non. Pas de travail. Pas de travail du tout.
Cette réponse provoqua une bronca de désappointement. ( ......)
Il décida d'être dur. Il parla de la misère des riches. De la vie d'esclave qui attendait la plupart de ceux qui tentaient le voyage. Il parla de l'écoeurement devant ces magasins immenses où tout peut s'acheter mais où rien n'est vraiment nécessaire. Il parla de l'argent. De sa violece et de son règne.
Les hommes l'écoutèrent d'abord avec surprise, puis avec mauvaise humeur. (.....).
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Eldorado représente les pays industrialisés pour les immigrés. Le mythe 'must go on', un rêve d'une vie meilleure en Europe.
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